Qu'avait donc Senna pour susciter à ce point l'admiration? Pour tous, la même réponse spontanée : il était la course automobile, tout simplement. Jusqu'au mysticisme (après son premier titre en 1988, il avouera ainsi avoir "ressenti la présence de Dieu dans la voiture. Comme une communion entre moi et l'auto, créant une sorte de symbiose, une fusion."), la douleur physique (sa première victoire au Brésil en 1991 et ces hurlements mêlés de douleur et de joie; son expression sur le podium qui suivit) et malheureusement jusqu'à la mort.

La véritable force intérieure d'Ayrton Senna, c'était son professionnalisme exemplaire, exacerbé même. "Je vous donne le meilleur de moi-même, mon talent, mon expérience et ma capacité à me surpasser. J'en attends autant de votre part...", expliquait-il, sur un ton parfois provoquant, à ses ingénieurs, lors de concertations qui avaient souvent tendance à s'éterniser. Cette intransigeance, Senna l'entretenait farouchement depuis qu'il s'était assis, à dix ans, dans un kart. Le gamin Ayrton préfigurait le champion Senna. A cet égard, sa trajectoire ascensionnel en Formule 1 n'était qu'un prolongement de lumière. Avant de se transformer en un tragique aboutissement, le 1er mai à Imola, quarante et un jours après son trente-quatrième anniversaire...



C'est dans cette exploration illimitée de ses ressources d'homme et de champion que Senna avait ressenti l'aspiration à un certain mysticisme. Le jour où, en 1989, il annonça candidement qu'il "parlait avec Dieu", il ne souleva que des propos sceptiques ou ironiques. Il fut vexé de cette incompréhension. Mais pas humilié. Ses valeurs personnelles se situaient ailleurs que celles de ses adversaires et compagnons de pistes. "Je ne sais toujours pas jusqu'où je peux aller. Je comprends ce que je réalise mais j'ignore jusqu'où ça m'emmènera...", expliquait-il souvent avec un détachement qui n'était pas feint. En se concentrant à longueur de journée sur les courses ou les essais, il arrivait à se programmer au centième de seconde près. Dans toutes les écuries où il passa (Toleman, Lotus, McLaren, Williams), il prenait un plaisir raffiné à annoncer à ses ingénieurs les temps qu'il allait réaliser pour arracher les pole-positions. Son exercice favori tournait au grand art. Il était le seul à réussir ce type de démonstration.

En une dizaine d'années de Formule 1 et cent soixante Grands Prix, Senna n'avait pas évité quelques cabrioles ou accidents spectaculaires, ici ou là, à Mexico ou à Hockenheim, à Silverstone ou à Spa, voire ailleurs. Il aurait pu dix fois se rompre les os ou en sortir définitivement handicapé. Mais il n'en parlait jamais. Il se contentait d'analyser intensément les raisons de l'alerte et d'interpeller ses techniciens. Cette rigueur était aussi exceptionnelle. A tel point qu'il était le seul pilote à pouvoir insérer dans ses contrats des clauses techniques extrêmement précises, sinon draconiennes.


Pourtant, alors que les pilotes méprisent les risques de leur métier en se croyant indestructibles, Senna avait fini, au long de sa quête mystique, par percevoir les vrais dangers qui rôdaient sur les sites de la Formule 1. "J'en ai vu plusieurs autour de moi qui avaient peur...", avait-il lâché, étrangement, à Adelaide le 5 novembre 1989, après un Grand Prix d'Australie couru sous un déluge tenace.
Cet aveu, sorte de projection de ses propres appréhensions, était annonciateur d'une évolution profonde, malheureusement pas menée à son terme. Pour avoir appartenu à une génération épargnée par les accidents mortels, il avait dû faire un effort sur lui-même pour admettre la réalité des milles et un périls de la F1.



Dans la minute fatale d'Imola, la rétine d'Ayrton Senna a dû enregistrer le passage vers l'au-delà comme un saut dans l'inconnu...

"Si nous souhaitons changer quelque chose, nous devons commencer avec les enfants à travers leur éducation.'' Ayrton Senna Da Silva.

>>Voir ici la nouvelle campagne et les dernières news sur l'Institut Ayrton Senna.<<



Une fondation Senna pour les défavorisés.

La Fondation Ayrton Senna (IAS) a été inaugurée le 21 mars 1995, à l’occasion du 35e anniversaire de la naissance du triple champion du monde de Formule 1. La présidente en est Viviane Senna Lalli, soeur du pilote.
Cette fondation a pour but de "venir en aide à la population défavorisée et plus particulièrement aux enfants", a-t-elle expliqué. La Fondation Ayrton-Senna s’est donné pour mission de lutter contre les problèmes scolaires et l’analphabétisme des Brésiliens de 7 à 17 ans, en leur offrant des activités sportives. La présidente de l’IAS a ajouté que son frère lui avait fait part, "deux mois avant son accident mortel, de son intention de "créer une structure d’aide sociale en faveur des enfants, financée grâce à une partie des bénéfices générés par la commercialisation de la bande dessinée «Seninnha»".



Financés pour moitié grâce aux 30 millions de droits générés par le nom du pilote depuis sa mort accidentelle le 1er mai 1994, les 463 centres de la fondation disséminés au Brésil ont reçu quelque 4 millions de jeunes en l’espace de 10 ans.

Le Ayrton Senna Institute s'appuie sur les 4 piliers développés parl'UNESCO afin de faire fructifier le potentiel des jeunes : l'existence, la vie en communauté, la connaissance, et la productivité.
Ayrton Senna Institute est plus qu'un centre destiné à aider la jeunesse. Il s'intéresse à la transmission de la connaissance et de la technologie aux jeunes générations.

- Unesco Chair and Advanced Center
L'UNESCO a reconnu le travail du Ayrton Senna Institute en 2003 et le définit comme une référence mondiale. Depuis mars 2004, l'ouverture du the Ayrton Senna Advanced Center for Social Technologies permet à de nombreux enseignants et éducateurs de développer leur connaissance du monde technologique.
L'institut se sert d'outils utilisés dans le milieu scolaire mais également à la maison.
A l'école, l'institut travaille sur l'amélioration de l'enseignement public en mettant en place des modules de littérature pour les enfants et en favorisant l'accès aux nouvelles technologies comme l'informatique.
Les programmes proposés en dehors de l'école s'intéressent au développement artistique et sportif de la jeunesse. Afin d'atteindre cet objectif, le Ayrton Senna Institute a établi plusieurs partenariats avec différents gouvernements et entreprises du secteur terciaire.

- Programmes scolaires :
Accelerate Brazil
Ce programme a pour but de réguler le flux de connaissances à l'école primaire. Il s'intéresse aux enfants qui ont pu rencontrer des problèmes scolaires en se proposant de faire un bilan de leurs connaissances et de trouver une solution adaptée. Près de 40% des 35 millions de jeunes brésiliens doivent faire face à ces difficultés. Accelerate Brazil a été adopté par la plupart des écoles. Près de 100 000 enfants ont bénéficié de ce programme, qui affiche un taux de réussite de 99%. Les entreprises de téléphonie mobile Vio; le Entrepreneurs for Human Development Group; et microsoft sont partenaires de ce projet avec le gouvernement.
Connect Yourself
C'est un programme de lutte contre l'illétrisme dans les écoles primaires. Il permet aux enseignants et aux élèves de se retrouver et de travailler sur la lecture et l'apprentissage de l'écriture. Le Entrepreneurs for Human Development Group; Microsoft ; Nokia ; Vivo; et le gouvernement se sont associés à son développement.
Champion School
Lancé en 2001 dans 47 villes brésiliennes, ce programme est géré par le Ayrton Senna Institute et la Bank of Brazil Foundation. Son but est d'améliorer la qualité de l'enseignement public en développant et en systématisant des méthodologies mises en place directement dans le milieu scolaire.
Your School at 2000 per Hour
La présence d'ordinateurs à l'école n'est pas suffisante. Il est indispensable de savoir s'en servir. Microsoft s'est allié à l'Institut afin de familiariser les classes des collèges a ces nouvelles technologies.

-En dehors de l'école
Education Through Sports
Basé sur des activités sportives, ce programme permet aux jeunes de développer leurs relations avec les autres et de devenir des champions dans la vie. Proposé en milieu universitaire, ce programme compte Audi comme partenaire principal.
Young SuperAction and Start 2000
"Du problème à la solution" : Généralement les adultes pensent que les jeunes sont sources de problèmes.Via Super Action; Jeunes et adultes sont invités à se regarder les uns les autres afin de trouver des solutions aux problèmes que peut connaître la communauté. Des activités proposées par le Young SuperAction Game proposent aux jeunes de travailler sur de solutions concrètes mises en application dans leur ville et dans leurs écoles. Ce programme est développé avec l'aide de 600 000 écoles de l'état de Sao Paulo et la fondation Athos Bulcao. La société de téléphonie Vivo participe également au projet.
Education Through Arts
Ce programme permet aux jeunes de dévlopper leurs talents artistiques. Les cours de chant, de danse et de théatre proposés ne sont pas uniquement perçus comme une simple forme de divertissement. Ce sont également des outils pédagogiques qui participent au développement des enfants.
Alliance with the Adolescents for the Northeast
Ce programme participe au développement des initiatives des jeunes citoyens des villes du Nord du Brésil. Cette région connait un développement constant depuis ces dernières années. Les fondations W.K. Kellog et Odebrecht ainsi que la BNDES sont les partenaires fondateurs de ce programme.



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