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Inévitable et à visiter, en anglais ou en brésilien : le site officiel de Bruno Senna!


Bruno Senna sur les traces de son oncle Ayrton Senna?

S’appeler Senna lorsqu’on débute en sport automobile est une arme à double tranchant. Porter le nom d’un des plus grands pilotes de l’histoire des Grands Prix ouvre bien entendu des portes, facilite les contacts, mais suscite aussi beaucoup d’attentes et d’inévitables comparaisons. Au risque de décevoir. Du haut de ses 20 printemps, Bruno Senna en a parfaitement conscience. Mais il entend se montrer digne, derrière un volant, de cet oncle tant aimé, disparu il y a maintenant dix ans. «Si je ne m’en sentais pas capable, je serai resté à la maison», a-t-il ainsi répondu à un journaliste d’Autosport qui l’interrogeait sur ses capacités à piloter un jour en Formule 1.

La Formule 1, Bruno Senna en est pour l’instant très loin. Il vient tout juste de faire ses premiers tours de roues en monoplace, le week-end dernier, à Brands Hatch, dans le championnat britannique de Formule BMW. Une petite monoplace de 140 chevaux. Le bas de l’échelle. Clin d’œil du destin, c’est sur ce même circuit du Sud de l’Angleterre que son oncle Ayrton avait démarré la compétition en Europe. C’était en mars 1981. Celui qui allait devenir «Magic» avait pratiquement le même âge que son neveu aujourd’hui, et il pilotait une Formule Ford.

Veto maternel

Mais là s’arrête la comparaison. Car si Ayrton Senna avait débuté en monoplace précédé d’une flatteuse réputation, acquise dans les turbulents pelotons du karting mondial, Bruno, lui, ne peut pas en dire autant. Sa mère Viviane, bouleversée par la mort accidentelle de son frère, lui avait interdit de courir après ce funeste 1er mai 1994. Âgé de 10 ans à l’époque, le garçon avait du renoncer au kart et à son rêve de reprendre le flambeau familial. Mais la passion était loin d’être éteinte. Pour ses 18 ans, Bruno parvint à obtenir la levée du veto maternel, non sans mal. Après huit longues années d’abstinence, il allait enfin pouvoir s’asseoir derrière un volant, partageant son emploi du temps entre les circuits et ses études d’économie à l’Université. Son retour aux affaires ne fut pourtant pas celui qu’il espérait. «J’avais perdu toutes mes habitudes et je me suis cassé cinq cotes rien qu’en essayant de me maintenir dans une position correcte», a-t-il raconté récemment dans le quotidien italien La Corriere della Serra. «C’était inutile de continuer».

Bruno sait aussi qu’à 20 ans, il n’a plus de temps à perdre s’il souhaite faire carrière en sport automobile. En avril dernier, alors qu’il accompagne sa mère à Imola, pour commémorer les dix ans de la mort d’Ayrton Senna, il confie son projet à Gerhard Berger, ancien équipier et ami de son oncle. L’Autrichien fait jouer ses relations au sein de BMW Motorsport pour que le jeune homme obtienne un rendez-vous avec Trevor Carlin, propriétaire de l’écurie du même nom, présente en Formule BMW, en Formule 3 britannique et en World Series Nissan. Carlin se méfie de ce garçon au patronyme certes célèbre, mais au palmarès inexistant. Avant de lui confier un volant, il préfère l’évaluer en essais privés. Un programme de dix séances est organisé, étalé sur deux mois, sur les circuits britanniques de Pembrey et Snetterton, au volant d’une Mygale de Formule BMW. Au final, Bruno Senna est jugé apte pour le service. «Ses premiers tests ont été très bons», déclare Trevor Carlin dans le communiqué qui annonce le recrutement du Brésilien. «Maintenant, il a besoin d’entrer en compétition contre d’autres pilotes, pour s’assurer de son niveau de compétitivité en qualifications et engranger aussi l’expérience en course qui lui sera nécessaire l’année prochaine». Au magazine Autosport, il confie : «C’est génial pour l’écurie et on est très enthousiaste. Son oncle était l’un de nos héros et c’est un grand plaisir de rencontrer et de travailler avec la famille Senna».

Débuts brouillons

Samedi 21 août 2004, à 11 heures, Bruno Senna participe à sa toute première séance de qualifications sur le circuit «Indy» de Brands Hatch. Une version raccourcie du célèbre tracé du Kent, en forme de croissant (ou de gros haricot si on préfère). Le parcours paraît simple à première vue mais il comporte quelques passages délicats, comme la courbe rapide de Paddock Hill Bend, en dévers, et le freinage de Druids qui s’ensuit. Au moment où le Brésilien s’élance pour tenter d’arracher une bonne place sur la grille, tous les regards sont braqués sur lui. Comme pour évacuer la pression et marquer sa différence, le jeune Senna a abandonné le célèbre casque jaune familial qu’il arborait en karting, pour un design plus personnel, gris, noir et rouge. Après un petit tour dans le gravier, il signe le meilleur de ses 20 tours de qualifications en 46 secondes et 807 millièmes. Un chrono qui le place en 11e position sur 22 concurrents, à un peu plus de trois dixièmes du poleman, le Portugais Joao Urbano, l’un de ses quatre équipiers chez Carlin. «Je pense que je n’ai pas poussé assez dans Paddock Hill Club», commente-t-il, un peu déçu. «Ce premier virage se franchit à la confiance et je manque d’expérience ici. Je n’avais pas la bonne trajectoire, ni la bonne vitesse, et dès que j’ai forcé un peu, je suis sorti. Il va falloir beaucoup travailler». Il progressera d’un rang dans l’après-midi lors des qualifications de la deuxième course. Des résultats plutôt honnêtes pour un début.

La première manche a lieu le lendemain matin, à 10 heures. Visiblement tendu, Bruno Senna ne passera pas le troisième virage. Il s’accroche avec un autre concurrent, Matt Howson et sort dans Graham Hill Bend. «Je suis passé un peu large et l’autre gars est passé à l’intérieur et je ne l’ai pas vu», s’excuse-t-il. Au feu vert de la deuxième manche, quelques heures plus tard, Bruno n’est pas plus serein. Il loupe complètement son départ mais reste cette fois sur la piste. Il navigue en fin de peloton, dans un style assez brouillon, souvent en glissade, donnant l’impression de surpiloter. Le Brésilien franchit le drapeau à damier en 16e position, à 20 secondes du vainqueur, James Sutton. «J’étais plus rapide que les autres gars juste devant moi, mais je n’avais pas le bon rythme», analyse-t-il. «Je n’avais pas suffisamment de motricité dans le dernier virage pour me rapprocher suffisamment d’eux et les dépasser». Pour mémoire, Ayrton Senna avait finit, lui, 5e de sa première course à Brands Hatch en 1981. Difficile pour Bruno d’assumer un tel héritage. Mais il lui reste encore deux rendez-vous cette saison en Formule BMW, à Rockingham et à Donington, pour montrer ce dont il est capable.

Date de parution : 25/08/2004
Auteur :Yann de Maupertuis.

Le prochain Senna? Tout comme son oncle celui-ci est parti en angleterre.

Neveu du triple champion du monde brésilien, Bruno Senna, 21 ans, a prit part, en aout 2005, à sa première course en monoplace après avoir fait ses classes en karting. Il pilote pour l'occasion une monoplace du team Carlin Motorsport dans le championnat Formule BMW, à Brands Hatch.

"Notre objectif est de préparer Bruno à la course et la Formule BMW est le choix logique avant une étape F3" a révélé Trevor Carlin, patron de l'écurie éponyme. "Ses tests se sont bien passés et il a maintenant besoin de se frotter aux autres, de compétition, ce qui lui donnera l'expérience pour participer à une saison complète."

"J'ai effectivement participé à deux séances d'essais en Angleterre et je me sens familier avec la voiture, prêt à participer à une course", confirme Bruno Senna. "J'ai l'intention de courir les trois dernières épreuves à Brands Hatch, Rockingham et Donington. Ce ne sera pas facile car je ne connais pas ces circuits au contraire des autres pilotes mais j'essaierai de me qualifier dans le Top 10".